Stigmatisation et discrimination ! Et j’irai même jusqu’à dire instrumentalisation d’un groupe social, des femmes portant le niqab et non, la burqa. La burqa est totalement invisible en Suisse, puisque personne ne la porte. Elle reste un vêtement traditionnel Afghan qui ne s’est nullement exporté, même pas dans les pays musulmans. Sommes-nous dans la manipulation des esprits, par le flou sémantique et les illustrations choc qui sont diffusées par des campagnes d’affichage criminalisant ces femmes au même titre que les hooligans ?
Instrumentalisation, car il s’agit de jouer sur un imaginaire fantasmé que l’on enracine dans aucune réalité sociale mais qui cherche à diffuser subrepticement par des images choquantes dans les esprits, des préjugés sur les femmes musulmanes et conséquemment sur leur religion. Les esprits peu avertis et ignorants peuvent glisser facilement du groupe de femmes à la burqa à celui des femmes musulmanes voilées et à l’Islam.
Dans la réalité, une étude sociologique du chercheur A. Tunger-Zanetti rapporte que seules une trentaine de femmes portant le niqab ont pu être dénombrées. 30 femmes sur une population féminine musulmane d’environ 250 000 femmes. Qu’est-ce que cela représente ? Bien peu ! Et ce nombre ne peut être le reflet d’un phénomène social qui perturberait la paix sociale en Suisse.
Autre élément, ces femmes sont des converties pour leur majorité et n’agissent que de leur propre gré, sans aucune contrainte maritale. Ironiquement, on peut même lire que ce sont elles qui imposent cette contrainte à leur époux.
Mais plus encore, je n’ai pas entendu de femmes musulmanes qui aspirent à porter la burqa. Beaucoup ne la comprennent pas et n’en font pas une demande religieuse. La porter est une difficulté sociale énorme et l’aspiration au nom de la religion ne convainc pas. Et alors ?
Mais les femmes musulmanes aspirent à la connaissance, à la formation, à la vie active, à la participation politique et sociale et à pouvoir allier harmonieusement une vie familiale à une vie professionnelle. Là sont les vraies aspirations !