UVAM – L’Union Vaudoise des Associations Musulmanes

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A vos plumes

Honneur aux femmes, au cœur des résistances…

C’est un souffle léger, qui devient une brise agréable, qui devient un vent gênant, puis une tempête tonitruante, puis un cyclone destructeur, puis un typhon déracine…

C’est une humble graine dans le coin d’un fourré, puis une tige innocente dans l’ombre d’un bosquet, puis un arbrisseau au bord d’un ruisseau, et une oasis isolée devenue forêt primaire, fournissant l’oxygène, l’inspiration, les idéaux d’un monde entier…

Ce sont ces femmes d’exception qui rythmèrent l’histoire, écroulèrent des murs et nourrirent pendant des siècles des rêves de justice et de développement.

A propos de la journée de la femme, les ténors bien-pensants, révolutionnaires de salon, s’indignent de la condition féminine, surtout quand les autres, les moins lotis la pratiquent. A propos de la women’s day, il fait bon ton de s’élever pour la parité politique, l’égalité professionnelle ou le fardeau supporté par les femmes…

Mais bien au–delà d’un jour de mémoire et de consécration, ce devrait être un jour de bilan. Quelle est la condition féminine réelle ? Quels progrès peuvent être observés ? Quels sont les axes d’améliorations immédiats et futurs ? Et pour juger de ces évolutions, je vous propose un voyage dans l’histoire sur les traces de ces reines éternelles, en filigrane un panorama de la lutte au féminin. Même si certaines vous paraissent familières, et d’autres complètement inconnues, comprenez que leur souvenir ravivé rappelle que les luttes d’hier restent actuelles.

Nous sommes en Egypte, et les conditions de vie sont éprouvantes pour une partie de la population, les enfants d’Israël. Les hommes doivent bâtir des temples et pyramides à la gloire de leurs oppresseurs, les pharaons. A cette double peine s’ajoute une mesure assassine : l’exécution de tous nouveau-né mâle. Quelle crainte pour ces futures mamans apeurées, attristées du destin tragique qui attendra leur fils. Mais Dieu est au-dessus des basses-manœuvres humaines ! Et bien au fait des conséquences d’un choix courageux, mais déterminé ! La maman de Moïse entendit et obéit à ce message du Tout-Clément… et sa résistance silencieuse devint le germe d’une nouvelle ère pour l’humanité…

Qui atteint les oreilles d’une femme quelconque, sans ambition. Une femme du peuple, coiffeuse de profession, qui n’avait de yeux que pour ses enfants. Mais cette fois-ci, elle sentait en elle ce vent de liberté ! Elle sentit son âme entrer en résonnance avec son cœur, ses vœux, ses aspirations à l’appel de ce Dieu unique. Et sa révolte fut grande face à l’horreur de l’infanticide. Sa douleur n’a jamais atteint sa foi, jusqu’à ses retrouvailles au Paradis avec ses Bien-aimés.

Voyageons un instant en Extrême-Orient. Fut un temps, sur les rives du Mekong, les occupants chinois multipliaient les horreurs. Jusqu’au jour qui vit brandir l’étendard de la liberté au bras des sœurs Trung. Ces jeunes filles s’élevèrent et se sacrifièrent pour que leur peuple goûte à l’égalité des relations humaines. Elle restent des modèles pour leur peuple, et les femmes, et les hommes avides de justice. Une justice qui parait absente des mœurs et coutumes populaires, même les plus vertueuses.

Car en Palestine, terre sainte, il ne convient pas aux femmes d’approcher le temple. Trop impures, trop infantiles, trop légères ou tentatrices, les motifs infondés résonnent encore aujourd’hui chez les « érudits ». Mais la maman de Marie, trop heureuse de pouvoir dédié son enfant au service du temple, décida, inspirée par Dieu, de briser les tabous. Elle marqua sa révolte par la chair de sa chair, son enfant tant aimé, qui deviendra la maman du Messie, la lauréate de toutes et tous pour sa foi inébranlable.

Nous voilà maintenant, en Amérique dans les années 60. Une femme distinguée et fière tient un discours engagé. Angela Davis est l’héritage de ces années de souffrance pour son peuple, esclavage-ségrégation-meurtres racistes. Malgré les dangers, elle résista, elle s’écria, et vécu un itinéraire singulier, rythmés par les meetings, les prisons ou sa chaire d’enseignante.

Comment parler de résistance sans honorer ces femme françaises, tel Lucie Aubrac, qui luttèrent tapis dans l’ombre contre l’abjecte occupation ? Ou ces indiennes, victimes de brulures au vitriol, qui refusent la mise au ban ? Ou ces algériennes qui se sacrifièrent pour hisser haut le drapeau national ? Ou ces altermondialiste, sans patrie, qui construisent et pensent un monde d’amour ? Sans oublier les ouvrières américaines, les tisseuses malaisiennes, les mères ivoiriennes ou les étudiantes mexicaines qui s’élevèrent contre l’injustice et furent décimées par les milices. Chers femmes, résistez ! Refusez ce rôle d’assignation aux seconds plans, de base arrière, voire, de camp de repli. Prenez force et courage auprès de Dieu et que vos larmes soient vos armes, et que vos empreintes remplacent vos plaintes.

Hamza Braiki

Membre du comité de l’UVAM

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